Ail ?... Non, carottes ! (aquarelle de Catherine Rey)
Je sais, je sais... Mais dites-vous que j'aurais pu faire pire !
De plus, c'est le jour des Papous number two !
A partir du tableau proposé,
écrire un texte en prose ou un poème en plaçant judicieusement les dix
mots de la liste suivante que vous mettrez en gras dans votre texte. (Comme vous êtes doués, j'ai rajouté deux mots à la liste , ce qui est plus conforme au vrai jeu des Papous dans la Tête, émission diffusée le samedi soir de 20h à 21h sur France-Culture ou en podcast quand vous voulez ou presque !)soierie
excelllent
éliminer
explication
tranchant
éclaireur
douçâtre
dominer
effet
hostile
Il n'est pas permis de changer l'orthographe des mots. Impossible donc de les accorder ou de conjuguer les verbes. je vous conseille de copier-coller la liste avant la composition de votre texte. Mettez en gras ou soulignez les mots utilisés dans votre texte.
J'ai réussi à tout caser (même si je ne suis pas très satisfaite) dans une histoire qui n'en est pas vraiment une :
J’entre dans cette boutique de la rue de
l’Aiguillerie, avec toujours autant de plaisir…
une boutique que je ne saurais
nommer tant on peut y trouver d’objets hétéroclites.
Edith, la vendeuse que je
connais bien, me sourit.
Très vite, je suis attirée par une soierie sur laquelle a
été peint un bouquet de carottes.
Je trouve l’idée plutôt étrange.
Un bouquet
de carottes sur une aussi belle étoffe.
En voyant mon air étonné, Edith
s’approche de moi pour me donner cette explication :
Elle a bien connu
Tao et son épouse lorsqu’elle habitait au Japon.
Ils vivaient à la campagne où
Tao cultivait de beaux légumes,
sa femme, avant de les cuisiner, prenait
plaisir à les immortaliser sur des bandes de soie qu’une de leurs amies leur
procurait.
Mme Tao n’avait jamais appris à peindre, pourtant ce
tableau était plus vrai que nature, elle avait su sublimer ces carottes par les
couleurs, les ombres, grâce à des gestes délicats et un œil émerveillé..
Edith se souvient de l’excellent
repas qu’elle a fait chez ses amis,
en particulier de cette simple soupe de
carottes auxquelles ils avaient ajouté du cumin et quelques herbes de leur jardin
qui avaient transformé le goût, habituellement douceâtre,
en un breuvage délicieux.
Edith connaît une belle anecdote pour chacun des objets exposés,
même le
plus hostile d’entre eux au premier
regard, prend tout-à-coup une autre dimension,
un autre effet quand j’entends son origine ou son parcours.
Tel ce portrait d'un soldat qu’Edith me présente comme
un éclaireur lors de la première guerre mondiale, son histoire a été dévoilée par le carnet de guerre retrouvé avec le tableau
il a dû avoir beaucoup de courage pour
aller repérer le terrain, ce pauvre jeune homme et je comprends mieux pourquoi son visage paraît aussi "fermé".
J'imagine les raisons pour lesquelles Edith ne peut en éliminer aucun,
et combien elle doit dominer son envie de les garder et se
faire violence pour ne pas prendre un ton tranchant
lorsqu’un acheteur paraît intéressé.