The student by Mark Keller.
Il pleut, ce matin elle ne passera pas.
Depuis quelques jours je me surprends
à guetter derrière la fenêtre, cette femme élégante et gracieuse.
Je l’ai
remarquée un matin en buvant mon café avant de reprendre mes cours de
guitare. Elle m’a plu tout de suite.
Alors, chaque matin je m’installe là et je la vois se diriger toujours vers
cette impasse.
Je me demande bien où elle va …
Il n’y a aucun commerce, aucun
édifice, aucun bureau et…toujours à la même heure…je la vois.
Ses cheveux
blonds tirés en arrière, la démarche légère,
d’ailleurs, tiens … la voilà,
la pluie qui tombe drue ce matin, ne l’a pas arrêtée.
Il faut que je sache, il faut que je l’aborde, mais…que va-t-elle penser
d’un petit étudiant sans le sou qui gratouille sa guitare dans un petit 9
m2 ? Qu’ai-je à lui offrir à elle, si belle ?
A vous je peux le dire, chez Lakévio on peut tout dire, sans risquer de
critique,
et c’est ce qui me plaît à moi,
le grand timide…
Je vous l’avoue donc, j’ai fait mon
enquête, j’ai suivi sa trace caché derrière mon parapluie, c’était plus facile,
et je les ai vus, bras dessus, bras dessous qui marchaient lentement.
Je l’ai
très vite reconnu, mon voisin, devenu mon ami depuis quelques temps. Il me
parlait toujours d’elle, je n’avais pas fait le rapprochement, mon cœur, lui, l’avait
fait, ...ses qualités morales sont à la hauteur de ce que sa personne laisse
supposer.
Elle vient tous les soirs l’aider à faire quelques pas, lui raconter
sa journée, lui demander comment s’est passée la sienne et l’aider dans les
menus travaux de la maison.
Car il est ce qu’il lui reste de plus précieux :
son père !
C’est décidé, demain, je vais à sa rencontre.