lundi 27 février 2017

Route de neige pour Lakévio




andrew wyeth
Andrew Wyeth 


Depuis bientôt un an qu’elle avait trouvé une place de gouvernante en  ville, Léontine n’était pas revenue dans la maison où elle avait passé son enfance, dans laquelle vivait encore sa famille.
 On approchait de Noël, elle avait obtenu un congé d’une semaine. 
Elle se réjouissait de retourner voir les siens. Ils n’habitaient pas si loin mais les moyens de locomotion n’étaient pas très aisés et son travail l’occupait vraiment à plein temps
. Les 3 km qui la séparaient de la gare où l’avait laissée le train ne lui  faisaient pas peur,  elle les avait parcourus par tous les temps quand elle allait à l’école où elle arrivait l’hiver, transie de froid.
 Là, elle était  encouragée à l’idée du bonheur qu’elle allait retrouver. 
Elle partit d’un bon pas et, chemin faisant, elle revoyait dans sa tête un bon feu dans la cheminée et sentait déjà la bonne odeur de soupe qui s’échappait de la marmite posée sur le trépied  léché par les flammes. 
Sa mère la serrerait dans ses bras, comme se serait bon de sentir son étreinte !
. Son père serait plus distant mais elle pourrait voir dans son regard l’étincelle qui lui prouverait sa joie. 
Sa grand’mère lèverait les yeux de dessus son ouvrage et lui poserait mille et une question sur son travail et sa vie en ville. Son grand père se contenterait de bougonner que « rien ne vaut la campagne » mais elle savait que c’était sa façon à lui de cacher son émotion.
 Restaient  ses deux petits frères et sa sœur avec lesquels elle allait passer une agréable semaine.
 Absorbée par ses pensées elle ne sentait même pas le froid qui traversait ses bottes de cuir et ses chaussettes de laine tricotées par la grand-mère. La cape qui recouvrait son manteau protégeait ses épaules de l’humidité de la neige qui s’accumulait.
 Elle n’était plus très loin, elle reconnaissait la maison de leurs premiers voisins. Elle ne tarderait pas à voir apparaître la sienne, est-ce que quelque chose avait changé depuis cette longue absence ?
 Non, ils étaient tous là, ils l’attendaient, comme elle l’avait espéré.
Mais comment allait-elle leur annoncer qu'elle était enceinte ?
 

22 commentaires:

  1. Nous n'avons pas encore eu de neige cette année, par ici. A Lausanne, il fait même trop chaud.
    Vous tricotez, moi aussi. Parfois c'est une vraie tricotomanie. Pour vous amuser, mon blog * bricolage* remonter pour voir les pulls. La vignette à coté du blog * classique*. Pas beaucoup nourri ces derniers temps. Mon bricolage actuel ; refaire tout mon appartement du plafond au sol. Gros boulot ! Bientôt sur le blog !
    Un petit coucou de Suisse.

    RépondreSupprimer
  2. L'histoire commençait bien,je pouvait déjà imaginer les retrouvailles joyeuses . Je pense que ce noël sera bien perturbé surtout à l'époque on ne plaisantait pas avec le déshonneur . . . . écrit nous ta suite !
    gros bisous et bonne semaine
    MITOU

    RépondreSupprimer
  3. C'est drôle, j'ai aussi parlé de naissance.

    RépondreSupprimer
  4. Je ne sens pas l'annonce facile facile...

    RépondreSupprimer
  5. Aïe aïe Aïe ...... ce ne sera pas simple pour elle ! tu décris très bien l'ambiance de ces soirées d'hiver et aussi la façon dont chacun manifeste son amour ! j'aime ! bisous à vous deux !

    RépondreSupprimer
  6. J'étais mariée et terrifiée à l'idée "d'avouer" à ma terrible mère que notre fille, née en 1956, ne serait pas unique ! J'ai eu deux fils qu'elle n'a jamais acceptés, même si elle faisait semblant.
    Alors pour Léontine, ce ne sera pas plus difficile !

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour Tanette, j'aime bien ta description car je souviens que pour aller à l'école il fallait faire des kms avec nos jeux jambes...maintenant espérons que la nouvelle sera acceptée ou au moins tolérée.
    Bon début de semaine et bises audoises à tous les deux
    chatou

    RépondreSupprimer
  8. J'aime beaucoup. Je partage les souvenirs de marche dans l'hiver blanc avec ce quelque chose qui vous étreint du bonheur au foyer qui sera heureux de vous recevoir.
    Je crois que sa mère devinera et qu'elles prendront la décision d'attendre un peu avant de l'annoncer à tout le monde? Et Léontine, soulagée, pourra passer de bonnes fêtes.
    C'est mon inépuisable côté positif !

    RépondreSupprimer
  9. je pense aussi qu'il vaut mieux qu'elle fasse l'annonce le plus tard possible! Après la messe de minuit par exemple, s'ils sont croyants, elle va avant demander au curé de faire un prêche sur le sujet en conseillant le pardon et l'amour !

    RépondreSupprimer
  10. Bonjour Tanette, la vie de Léontine semble difficile malgré quelques menus réconforts. Un bien captivant récit qui nous replonge au début du vingtième siècle.

    RépondreSupprimer
  11. le retour de Léontine nous laisse sur un suspens
    à suivre

    RépondreSupprimer
  12. C'est si souvent emblematique de la vie. Quelque chose de tres heureuse, comme les fetes, mais aux meme temps, quelque chose qui peuvent etre tres inquietantes, tres bouleversantes. C'est la vie, n'est-ce pas ? Tres vraie, tres interessante, cette idee. Je te souhaite de tres bonne semaine. ;)

    RépondreSupprimer
  13. Très joli texte mais ouille la chute ! et voilà et voilà, la petite campagnarde qui débarque en ville et se retrouve enceinte ! les hommes sont-ils goujats ? mon texte le dit aussi. Gros bisous à vous deux.

    RépondreSupprimer
  14. bonjour tanette...

    un bel enchaînement pour la présentation de cette jeune fille...tu as l'art du punch final...:) à suivre...;)


    bonne journée

    ly xx

    RépondreSupprimer
  15. Votre texte nous plonge dans la nostalgie des Noël blanc et puis la dernière phrase nous rappelle que les relations humaines ne sont pas simples, autant hier, avec toutes les convenances qu'aujourd'hui, à une époque dite libérée de toutes contraintes.
    Un récit bien mené.
    Je vous souhaite une bonne soirée
    Berne, ce 1er mars 2017
    Jean-Jacques'60

    RépondreSupprimer
  16. ouch ! le retour semble être compromis !

    RépondreSupprimer
  17. bonjour tanette...

    au sujet des grandes orgues, je n'ai jamais vu de fumée en sortir...;) le musicien doit avoir la pédale douce..;)


    bonne journée

    ly xx

    RépondreSupprimer
  18. Oh, Cela me rappelle l'histoire que j'ai écrite !
    Blanche
    Bises

    RépondreSupprimer
  19. Oh! je suis vraiment surprise par la fin :)
    Très bon texte, j'ai lu avec plaisir.
    Mais il n y a pas de neige chez toi vu ces belles fleurs qui égaient déjà ton jardin.
    Bonne fin semaine

    RépondreSupprimer
  20. Et je relis la vie de Léontine..ah !! Belle inspiration , Tanette !! Bon week end !! le printemps approche !!

    RépondreSupprimer