lundi 29 mai 2017

Valet de pique pour Lakévio

Meredith Frampton




Joëlle aimait bien faire une réussite ou jouer à la  belote ou au  rami.
Elle aimait les cartes à jouer mais ne croyait pas à leurs facultés divinatoires et n’accordait aucun crédit aux personnes qui prétendaient vous dire votre avenir après vous avoir fait tirer un as de pique, un valet de trèfle ou un 7 de carreau…
 Pourtant, elle aurait bien aimé y croire en cette période charnière de sa vie où elle avait des décisions importantes à prendre.
 En ce moment, le monde avec ses incertitudes faisait la part belle aux cartomanciennes.
 Son amie Charline, en avait consultée une qui l’avait bien rassurée en son temps, 
d’autant que, par la suite, ses prédictions s’étaient révélées exactes. 
Joëlle avait été tentée l’espace d’un instant, mais si pour elle les cartes mentaient ? 
si au lieu de l’aider  cela devait augmenter son trouble ? 
Ne valait-il pas mieux laisser faire le destin, prendre au jour le jour les évènements de la Vie et y faire face du mieux possible ?
 Les cartes pouvaient se tromper et influencer dans le mauvais sens, quoi qu’elles disent,
 Joëlle n'aurait alors  plus de place pour son libre arbitre…
Non, elle préférait affronter l’inconnu et prenait ses décisions en écoutant la petite voix qui lui venait de l’intérieur.
D’ailleurs, elle venait de trancher, demain elle dirait « oui » 
au  prince charmant qui l’avait demandée en mariage…
et ils seraient heureux, elle en était maintenant persuadée.

vendredi 26 mai 2017

La mer oui, mais où ?




Revenir passer une semaine à l’endroit où l’on est venus en  vacances pendant 10 ans consécutifs. Se laisser charmer par les noms dans les rues comme :  clos de la Sarriette, rue des Amandiers ou villa La flemmardière… 
 Retrouver avec plaisir, au marché,  le camion avec son four au feu de bois dans lequel on vous fait cuire une grande poêlée de cade (cade à Toulon – socca à Nice) à base de farine de pois chiches. En acheter une portion et la déguster tiède,  du bout des doigts en se dirigeant vers le quai du Levant.



Constater que le bord de mer a été aménagé, empierré pour éviter des débordements lorsque la mer s’agite un peu trop. Détester le mistral qui souffle comme un forcené mais apprécier un abri en plein soleil. Retrouver le même plaisir que lors de la première visite et s’apercevoir qu’il y a déjà 9 ans que l’on n’était pas revenue là…
Savourer ces moments de bien-être, ces marches à pied,  ces points de vue connus que l’on a l’impression de découvrir. Se souvenir…là on allait pêcher, ici on avait mangé dans ce restaurant, tu te souviens …
 Regretter que le sentier du littoral où l’on faisait de belles balades soit maintenant coupé en plusieurs endroits…Regretter aussi la fermeture du camping « Les Girelles » duquel on avait une vue imprenable sur la mer… regretter de le voir ainsi à l’abandon.. le projet de construction en lieu et place n’a t’il donc pas eu de suite ?...

Si vous n'avez toujours pas trouvé, le nom du joli petit port où j'ai passé une semaine agréable, voici un dernier indice :

 

lundi 22 mai 2017

La maison familiale pour Lakévio



En ouvrant cette porte fenêtre me revient en mémoire, la première fois où j’ai vu ce paysage, 
le jour où, (je ne le savais pas encore) cette maison devenait « notre » maison familiale. 
Je n’en croyais pas mes yeux.
 J’avais vécu jusqu’à mes 9 ans dans l’appartement de l’immeuble dans lequel je suis née. 
Pas de balcon, pas de jardin. 
Là, tout à coup, un grand espace s’ouvrait devant moi.
 J’allais pouvoir courir et inventer des jeux avec mes frères et sœurs, et cette vue sur la campagne ! Comme c’était agréable de ne pas avoir un autre immeuble pour tout horizon !
 Je me souviens combien j’aimais le carrelage qui ressemblait à un immense jeu de dames.. 
Et l’escalier en bois verni avec cette large rampe que nous avons ensuite descendue de nombreuses fois à califourchon… 
Pas très loin de la ville mais assez éloignée pour jouir du calme et de la nature. 
Mon père qui était peintre y avait fait son atelier, il s’y inspirait ainsi du changement des saisons,
 de la lumière de l’aube ou celle de la fin du jour. 
Il nous avait construit une cabane dans les arbres, celle qui, par la suite, a accueilli mes enfants et leurs cousins lors des vacances. 
Cette maison, que nous appelions « La tonnelle »  
 (si bien nommée à cause de la tonnelle couverte de glycine odorante au printemps) 
a été le témoin silencieux des nombreuses joies autant que des tristesses vécues par ses occupants. Elle participait aux fêtes, ou elle était là pour nous servir de refuge en cas de chagrin. 
Les années ont passé. 
Je m’y suis installée après le décès de mes parents, "La Tonnelle" a une âme, je m’y sens bien,  je suis heureuse d’y avoir passé une grande partie de mon existence et de continuer à y accueillir qui veut bien y venir.
 J’ai beaucoup de chance.
 

mardi 16 mai 2017

En balade..

En promenade dan le Tarn dimanche dernier,
de jolis petits endroits rencontrés.

Un petit ruisseau et les ponts pour le franchir :




un lavoir



mais aussi un bel arbre (je n'en avais jamais vu )
je n'ai trouvé personne à qui demander de quelle essence il s'agissait
et vous ? le connaissez-vous ?
(j'ai agrandi la fleur pour la mettre en médaillon...)

celles-là je les connais (les eschscholtzias) et j'ai aimé le joli ruban qu'elles formaient 


et puis, pourquoi ne pas vous faire écouter le chant de la chaussée....


Je vous laisse en leur compagnie quelques jours...
changer d'horizon pour se reposer,  visiter,
mais aussi j'espère, vous rendre visite au gré des connexions.
Prenez soin de vous. A très bientôt.

lundi 15 mai 2017

Le voyage en Italie pour Lakevio




aldo baldwin
 Aldo Baldwin


 Enfin je suis  en Italie !

Depuis le temps que j’attends ce moment, que j’espère pouvoir réaliser ce retour aux sources....
 Je me suis assise à cette table pour laisser aller mon imagination, laisser battre mon cœur et affluer mes sentiments.
Je m'imprègne de ce petit village où sont nés mes parents, où ils n’ont vécu qu’une dizaine d’années et dans lequel ils ne sont jamais revenus..
 A leurs parents, on avait promis que la vie serait plus facile, là-bas, en France. Que nenni… 
Ils sont partis, une valise à la main, ont été employés en tant que métayer et n’avaient souvent qu’une soupe et un morceau de pain dans leur assiette malgré le travail qu’ils accomplissaient de l’aube au crépuscule. 
Mon père parlait peu de l’« avant », j’étais trop jeune alors pour l' interroger sur les motivations, les sentiments… qui avaient été les siens, ceux de ses aînés.
Ma mère par contre, m'a souvent parlé de cette maison dans laquelle elle est né ainsi qu'une partie de sa fratrie.
 Cette maison s'appelait "Porta Verda".
 J'ai tant de fois regardé cette photo qu'il me semble avoir habité là, je n'y suis jamais allée, mais je suis sûre que je la reconnaitrai.
Mon grand père y avait recueilli l'épouse de son frère restée veuve très jeune, avec ses cinq enfants et les avait installés dans la dépendance.
La cour devait être alors très animée.

Par contre, cette place, qui est fort belle avec ces arcades, mes parents l’ont-ils seulement vue ?

 J’en doute, ils habitaient à 3 km du village qu’ils ont quitté lors de leur 10è anniversaire…ils n’ont dû connaître que la gare lors de leur départ…

Autour de moi résonnent les intonations de ce patois Piémontais qui a bercé mon enfance. 
Je suis envahie par un curieux mélange d’impressions, 
peut-être ai-je déjà vécu là dans une autre vie ? 
Je me sens ici tellement chez moi, même si j’aime la France où je suis née et où je vis.
 J’essaye de reconstituer mon arbre généalogique, c’est pour ça que je suis venue, pour faire des recherches dans les registres de l’état civil,
 pour aller voir sur place la terre que mes ancêtres ont foulée, celle qu’ils ont quittée, remplis d’espoir.
 Peut-être rencontrerai-je aussi quelques parents, même éloignés, des gens qui les ont connus qui pourront m’en apprendre un peu plus sur tous ceux que j’ai aimés.
J'ai hâte, il faut que je sache, que je trouve....