J’ai travaillé toute ma vie dans cette station essence, au
service des clients pour lesquels il faut tout abandonner, même la soupe que je
croyais pouvoir manger tranquillement pendant qu’elle était encore fumante. Je
suis las de cette vie au service des passants. Certains vous remercient d’un
sourire, d’autres ont un air pressé et méprisant. Moi, je m’efforce de les
accueillir gentiment et pourtant, j’ai mes soucis moi aussi, mais ils ne
doivent surtout pas transparaître.
Je me suis installé là, avec Berthe, il y a 40 ans quand
nous nous sommes mariés. Nous étions heureux dans cette campagne, mon épouse
était douce et gentille, nous nous
partagions la tâche, suivant nos disponibilités. Les années ont passé, nous n’avons
pas eu d’enfant et Berthe s’est lassée de ce travail et de ce bel endroit. Elle
a voulu que nous achetions un poste de télévision. Depuis que cet appareil est
entré dans la maison, c’est l’enfer. Berthe y passe les ¾ de son temps, le
temps restant, elle crie après moi..
Madame voudrait habiter la grand ville, faire les boutiques, jouer la grande dame, assister à des
spectacles, au cinéma (le petit écran ne lui suffit plus). Comment voulez-vous
que, dans le contexte actuel et compte tenu de mon âge, je trouve un emploi
ailleurs….qu’ici.
De plus, je ne me vois pas coincé entre deux immeubles à
supporter les bruits du voisinage, au moins ici, quand Berthe dort, je suis au
calme, et, quand elle ne me voit pas, dans la journée, j’aime à m’asseoir là,
sur le côté de la maison en laissant mon esprit vagabonder à sa guise…
Mais, ça y est, le rêve est terminé :
Arthur !..., il y a quelqu’un à la pompe…tu deviens
sourd ou quoi ?
atterrir
RépondreSupprimerAinsi va la vie . . . . . !
RépondreSupprimerSavoir se contenter de ce que l'on a pas toujours facile !
gros bisous et bonne semaine
tres beau texte, bien adapté à la situation, pas toujours un long fleuve tranquille, la Vie !! bonne semaine chere Tanette, bisous
RépondreSupprimerCe texte reflète bien la réalité de beaucoup de couples, hélas !!! Pauvre homme !
RépondreSupprimerBisous ma belle et bon début de semaine Tanette.
Je le plains cet Arthur.
RépondreSupprimerAvoir l'imagination comme moyen d'évasion, c'est déjà beaucoup ! Les concessions du couple : l'un veut ceci, l'autre pas... Tranche de vie bien décrite.
RépondreSupprimerEncore une belle interprétation !
RépondreSupprimerNon mais, elle ne peut pas bouger ses fesses au lieu de crier sur ce pauvre homme, hihihi !
Gros bisous à vous deux.
Quelle imagination! On croirait que le peintre s'est raconté exactement cette histoire :) Bravo Tanette!
RépondreSupprimerchacun dans son monde, j'ai aimer ton récit tout comme celui de Colette
RépondreSupprimerbises pour une belle journée
C'est le premier récit où je trouve un peu d'espoir.
RépondreSupprimerArthur est patient, Ernest impulsif !... Jolie tranche de vie bien réelle sur les désirs des uns et des autres et l'incompréhension qui s'installe.
RépondreSupprimerTon billet sur Rocamadour est splendide. J'y suis allée enfant et je n'en garde pas de souvenir mais Brunette et sa famille y ont séjourné l'an passé.
pas beaucoup de clients et en plus ils arrivent au mauvais moment
RépondreSupprimerOui !!! hihi !! la vie qui passe mais avec des conséquences différentes pour les deux !
RépondreSupprimerC'est drôle, dans beaucoup de versions c'est un couple sans enfants...
RépondreSupprimerj'aime beaucoup ton texte Tanette... la douce cruauté d'une relation de couple qui s'éteint peu à peu!
RépondreSupprimerUn très beau texte qui nous présente une tranche de vie mais j'attends la suite : Arthur va-t-il pouvoir rester à rêver ? Vont-ils partir pour la ville ?
RépondreSupprimerBises et douce soirée
....voilà une union qui s'effrite dangereusement....madame est vraiment insatisfaite...!
RépondreSupprimerbonne journée
ly xx
Encore une interprétation intéressante et qui va bien au tableau. Et encore de la tristesse et de l'amertume.
RépondreSupprimerSi ça se trouve elle l'appelle car il se passe quelque chose d'extraordinaire à la télé ?
Après le texte de Praline, voici tout autre chose ! Le drame de la vieillesse, des questionnements, des regrets. Et puis, cette façon de s'accommoder de son sort en se créant des "lignes de fuite". En tout cas, bravo !
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